Contexte Models

"Je peux te jurer que tu seras la prochaine Kate Moss. En plus grande, bien sûr. Et sans ce fameux problème de coke... Enfin j'espère !"

Oui oui, c'était le cas. Avant, la Coke, elle n'y touchait pas. Mais avant, les clubs branchés, et bien elle n'y rentrait pas. On ne peut pas tout avoir sans quelques concessions, c'est évident. On ne le sait pas au début, bien sûr, on nous le cache... à grande dose de "Tu es parfaite" ou de "Tu verras, ils vont tous t'adorer". On se bourre de champagne auprès des grands créateurs, le rêve. On s'habille en Chanel, en Dior et en Prada et on sourit de toutes ses dents devant les paparazzis, qui crient notre nom. Oui, ils crient notre nom !!!


Ils sont tous passés par là, à leur début dans l'agence XXX. Toutes. Avant de devenir le top model le plus en vogue, celui qui touche 33.000.000 $ l'année mais qui passe ses vacances en Rehab à coté d'Amy Winehouse, ils ont toutes eut ce petit sourire naïf et cet oeil utopique.

Un jour pourtant, ils ont réalisé que le mannequin, ce n'est pas cette femme magnifique que les photographes rêvent d'immortaliser, mais uniquement cet objet de marque, que l'on négocie et à qui on ne parle jamais directement en dehors des séances, des "Le coude, à droite" et des "le menton, plus haut."



Mais les choses changent-elles une fois qu'on le découvre ?

Non. Les strass brillent trop, le salaire est trop élevé, et même si l'appart dans lequel l'agence nous loge est pitoyable, il constitue à lui seule une garde robe avec pleins de zéro. Alors, on continue à se lever aux aurores pour se rendre aux castings, on y croise les mêmes filles : les réveuses qui vivent leurs premiers castings, et les blasées, le regard morose, le sourire mesquin.
Une photo debout, une photo de face, une autre de profil... et on enchaîne pour un autre, puis un autre, puis un autre... Une station de métro, un abris de bus, un spot publicitaire...

Au final, le rêve est devenu routine pour les chanceux. Cauchemar pour les plus frèles.


Il y a toujours un envers du décor. Un verso à un recto sur une feuille. Une face opposée sur une pièce. Bref, il y a toujours quelque chose de caché derrière ce que l'on voit. Bienvenue dans le triste monde qu'est le mannequinat. Celui qui se cache derrière les grandes affiches en papier glacé et les mines figées des modèles.