PVS Oxford

« Si l'humour doit séduire par sa forme, il doit aussi bien convaincre ou informer par son fond. »

Jordan Colridge.
Troisième année de Médecine.


Avec Scott Michael Foster.

Dernier écrit de Jordan dans le carnet de bord :
Encore un imbécile qui est venu me demander de le laisser sortir ! Je lui ai rit au nez, j'en ai marre d'exposer mes arguments. Tout le monde les connait, qu'ils ne me disent pas le contraire. SI ON SORT ON MEURT, DONC ON NE SORT PAS. Allez, ça coule de source. C'est d'une logique imparable, et c'est pour leur bien, ce qu'ils ne veulent pas comprendre. Moi aussi les cris me fouttent la chair de poule, c'est sûr, et justement ! Si dehors ça a l'air si morbide, pourquoi y aller ? On est en sécurité ici, on vit, on tousse pas, on vomit pas... je sais pas quels sont les symptômes de ce virus bizzaroïde mais aucun de nous n'en est victime, c'est le principal.

Ce qu'il faut lire entre les lignes... :
Je continue encore de dire les choses gentiement et d'un peu plaisanter, parce que les vannes, c'est ma spécialité, mais je me demande s'il y a une façon adaptée pour leur dire les choses. Il est vrai qu'on prend les décisions à leur place, ce qu'ils ne cessent de nous envoyer en pleine face, mais je suis sûr qu'ils seront reconnaissants de tout ça, quand on sortira d'ici, en vie, indemnes. J'ai l'intime conviction que c'était la meilleure chose à faire, que de les barricader. De nous barricader. Je ne changerai pas mes positions, j'ai toujours rêvé de faire de grandes choses, sauver des vies... Je baisserai pas ma garde.

« La peinture est une manière "d'être", la tentation de respirer dans un monde irrespirable. »

Jelyan Trewling.
Quatrième année d'études de l'Art.


Avec Bryce Dallas Howard.

Dernier écrit de Jelyan dans le carnet de bord :
Pour plaisanter un peu, nous pourrions appeler cette histoire la troisième guerre mondiale. Mais tout ceci n'a définitivement rien de drôle. Pour autant, le mot guerre ne me paraît pas exagéré. Les élèves qui fréquentaient auparavant les mêmes cours, s'amusaient ensemble voire sortaient ensemble, se haïssent aujourd'hui. La seule solution serait de se serrer les coudes, cela me semble si évident. L'unité, c'est le secret de tout. Une cohésion aiderait cette attente, la rendrait plus abordable, plus agréable, presque. J'essai tant bien que mal de rapprocher les gens, mais tout ceci semble perdu d'avance. On me dit trop utopique, naïve... certes, j'ai toujours une ce coté un peu fleur bleue, mais je suis persuadée que c'est la clef de tout.
Je déplore aussi l'absence de hiérarchie, mais cette cause aussi est vaine. Je continuerai de respecter les professeurs, même si je suis la seule à le faire.

Ce qu'il faut lire entre les lignes... :
Si les professeurs gardaient un temps soit peu d'autorité à Oxford, les choses iraient probablement mieux. Un professeur est censé être neutre, non ? Ne favoriser personne, tout faire pour ses élèves... ils ont baissé les bras. Il y a Holly, l'ancienne professeur de photographie, qui continue de faire entendre sa voix comme elle le peut, mais bien d'autres sont assis dans un coin et regarde avec horreur ce remake d'un mauvais film d'horreur. Mademoiselle Peperstrat et moi avons le même but : revoir s'instaurer une paix, ou au moins une ère de respect mutuel. Cela fait d'elle mon allié, vu qu'il faut choisir un clan.

« L'objectif de la vie n'est pas la connaissance mais l'action. »

Anya Powalski.
Quatrième année de Philosophie.


Avec Emily Blunt.

Dernier écrit d'Anya dans le carnet de bord :
Cela fait trente deux jours que nous avons barricadés Oxford. Trente deux jours que nous survivons à l'intérieur de notre université, autrefois si florissante. Nous peinons à manger, nous ne nous supportons plus, nous sommes sales... mais je tiens bon. Je continue à penser que c'est à l'interrieur que nous sommes le mieux, et je continue de croire que c'était la meilleure chose à faire. En l'asbence de preuve que dehors, tout va bien, nous restons dedans. La seule chose que je crains, c'est que l'ambiance se détériore davantage, et que la violence devienne physique, car la violence matérielle est déjà présente un peu partout sur le campus. Oh mais s'il le faut, je sortirai mes poings aussi, ça ne sera pas la première fois que je me bas. Avec trois grands frères, c'était monnaie courante à la maison. Il serait juste regrettable d'en arriver aux mains, alors que nous, les défendeurs, ne voulont que la survie de notre communauté.

Ce qu'il faut lire entre les lignes... :
J'admire Jordan, Sydoine et leur ami, qui ont bloqué la grille. Ils ont eu un courage monstre pour agir comme ça. Seule, je ne pense pas que je l'aurai fait. Mais j'ai rapidement rejoint leur groupe, leurs intentions sont bonnes. Qui prendrait plaisir à séquestrer des centaines de râleurs, hein ? Ils tiennent bon, je les soutiens. J'empêcherai quiconque souhaitera nous exposer au virus par son inconscience de parvenir à ses fins. Qu'ils me passent sur le corps avant. Nous nous méfions surtout des anarchistes, c'est eux qui lanceront la première pierre, j'en suis persuadée. Vigilence contre l'extérieur, vigilence contre l'intérieur... il y a de quoi être sous pression.

« Sur une echelle temporelle suffisamment longue, le taux de survie de tout un chacun retombe à zero. »

Randy Rosenberg.
Surveillant


Avec Jared Leto.

Dernier écrit de Randy dans le carnet de bord :
Il y a encore un mois de ça, je devais cacher mes tatouages et représenter l'autorité au sein de l'université. Aujourd'hui, ça me fait bien rire... Il n'y a plus d'autorité ! Plus un semblant d'autorité, plus aucune once de hiérarchie... tout ça, c'est parti en fumée. Certains profs prônent la paix, le doyer s'est volatisé... moi ? Moi je me suis révélé. Les jeunes que je devais surveiller, coller s'ils fumaient au mauvais endroit, surveiller pendant leurs devoirs de merde, ces jeunes là, du moins une partie, sont devenus mes potes. On se fiche que j'ai dix ans de plus, plus rien ne compte. Ni sexe, ni âge, ni rang, ni nom... seules nos idées. La mienne, c'est de sortir. Être enfermé sur son lieu de travail, c'est un cauchemar que je ne souhaite à personne, aussi, je suis bien décidé à me barrer d'Oxford, et à ne plus jamais y remettre les pieds ensuite. Maintenant, merdeux de défendeurs, barrez-vous de la grille.

Ce qu'il faut lire entre les lignes... :
J'ai l'impression d'être revenu dans l'adolescence, période où je fumais des joints et où j'économisais pour ma moto. Mais je garde ma maturité de trentenaire, et ça fait de moi un putain d'anarchiste motivé. Je suis quand même Céleste, que je trouve motivante, mais j'espère que William va se bouger pour notre groupe, où je l'aiderai à le faire.
Savoir que les choses ne seront plus jamais les mêmes, savoir que je peux crever à chaque instant dans cette université pour bourge, me fait appréhender l'avenir d'une façon différente. Je ne veux plus rentrer dans le moule qui n'est pas fait pour moi, ni bosser dans un truc qui me plait pas. Merci Virus, tu m'as ouvert les yeux !

« Hormis le côté grand drame de ce qui est en train de se jouer, la journée est vraiment très agréable. »

Elvis Cottrell.
Deuxième année de Droit.


Avec Jared Leto.

Dernier écrit d'Elvis dans le carnet de bord :
"Et je veux sortir", "et je veux que tu restes dedans", et patati, et patata... Inlassablement, tous les jours, depuis exactement quarante-deux jours. Je n'encourage pas davantage ces espèces de pacificateurs qui ne servent qu'à mettre les nerfs des étudiants un peu plus à vif. Les miens, en tout cas. Si au moins ils avaient l'état d'esprit des Hippies, à la rigueur, mais ce n'est même pas le cas. J'ai préféré m'isoler de tout ça, pour préserver ma santé mentale. Ma cousine m'a suivi, grand bien lui en fasse. C'est fou comme l'esprit de famille revient au galop quand on risque de mourrir à chaque instant, d'un virus malin, d'une balle perdue ou d'une chaise volante (on ne sait pas de quoi sont capables ces anarchistes, mais ça viendra. Et ce jour là, je ne serai pas au milieu !) On se disait bonjour quand on se croisait, mais elle n'appréciait pas vraiment la compagnie de son cousin extraterrestre-végétalien-intellectuel. Maintenant que je semble sûr de moi et que je ne panique pas, elle me trouve plus intéressant que ses trouillards de copains... enfin un acte intelligent, ça commençait à manquer à Oxford.
Quelle bonne idée que ce journal de bord, un remède idéal contre la timidité verbale. Merci !

Ce qu'il faut lire entre les lignes... :
A vrai dire, je suis content que Deena soit à mes côtés chaque jour... La famille, je trouvais ça superflu, mais tout compte fait, c'est agréable de pouvoir compter sur quelqu'un, d'avoir une épaule sur qui se reposer. Je ne dis pas qu'elle saurait me défendre ni que ses idées sont grandioses, mais sa présence est un bienfait non négligeable. Elle a une personnalité originale, quand on y regarde bien. Je pense que sans elle, je serai au fond de la bibliothèque à me changer les idées en lisant des arrêts de justice des plus complexes et à apprendre par coeur les articles du code civil. Je devras peut-être le faire parallèlement, histoire de ne pas ramollir ma matière grise pendant ce malheureux intermède.

« S'il y a quelqu'un là-haut, il doit bien rire de nous tous ; cela est très comique, très comique, vraiment. »

Deena Cottrell.
Quatrième année de .


Avec Sasha Pivovarova.

Dernier écrit de Deena dans le carnet de bord :
Cette quarantaine est une histoire incroyable. Qui aurait pu imaginer que des étudiants choisiraient comme refuge leur université ? J'étais plutôt du genre à m'en évader dès que possible et à rentrer après le couvre feu. Comme quoi. Je suis tout de même rassurée d'être séquestrée ici même, il y a les remparts. Vous l'aurez compris, sortir n'est pas mon objectif. Je n'ai en réalité pas vraiment d'objectif, je suis neutre dans toute cette histoire. Je veux vivre, voir les prochains printemps et mourrir de vieillesse, mais c'est plus un rêve de gosse qu'un objectif... non ? Pourquoi, alors, est-ce que je suis à l'écart et survis en toute indépendance ? Pour suivre mon cousin, ni plus ni moins. Elvis, que j'adorais quand j'étais haute comme trois pommes et qu'il en faisait deux, et que j'évitais au lycée et à l'université. Je tenais à mon image et à ma réputation, m'afficher avec un Mini-Eistein n'était pas conseillé dans ces cas là. Un peu ringard, trop intelligent, limite agoraphobe et j'en passe. Lui-même. Il est maintenant le seul membre de ma famille à proximité, alors je ne le lâche plus. J'ai laissé tombé mes potes fétards - et ils ne semblent pas s'en atrister - pour renouer les liens du sang que je reniais auparavant. Cette quarantaine a donc peut-être du bien, au final. Du moins, elle en aura si on en sort vivant...

Ce qu'il faut lire entre les lignes... :
D'habitude pleine d'aisance, souriante et frivole, je m'amusais d'un rien et riait d'un tout. Extravertie, je n'avais pas besoin d'occasion pour faire la fête. Je ressemble maintenant à une gamine appeurée, qui se cache dans les jupes de sa mère. Sauf que j'ai 23 ans et que c'est mon cousin de 21 ans qui veille sur moi... quelle histoire. J'ai réalisé que mes amis n'en étaient pas, au moindre obstacle, c'était chacun pour sa pomme. La famille, c'est différent. On ne choisit pas sa famille mais on choisit ses amis, c'est bien ça ? Finalement moi, je choisi la famille. J'espère tout de même que quelques unes de mes copines viendront nous rejoindre, c'est pas que, mais Elvis est intellectuellement plus avancé que moi et suivre toutes ses discussions devient extrême. Et elles me manquent. J'étais si sociable, bon dieu de merde !